Notre histoire est celle du quartier

Le Biollay est un quartier historique de la ville de Chambéry. A l’époque du Pont Vieux (la plus ancienne construction du quartier qui date de 1500 !), l’ensemble du plateau se composait de terre agricoles que se partageaient une dizaine de fermiers. En 1817 le Comte de Boigne, bienfaiteur de la ville de Chambéry, rachète les terres qu’il met en fermage. Au centre de son domaine il fait construire le “Château” de Boigne (une grande ferme qui fait désormais office de presbytère pour l’Eglise Jean Bosco construite bien plus tard, juste derrière le CSAB), il fait aussi planter une orangeraie non loin, ainsi qu’un splendide jardin arboricole qui s’est développé au cours du 19ème siècle et qui se trouve actuellement niché dans l’enceinte des 5 tours de la Résidence des Alpes.

Le Pont-Vieux qui relie le Biollay à Cognin

Après la seconde Guerre Mondiale et le bombardement du 26 mai 1944 , la ville de Chambéry a désespérément besoin de logements sociaux. Le plateau du Biollay est très vite identifié comme un espace idéal pour un projet de grande ampleur. On y trouve d’ailleurs déjà les logements de la Cité PLM (ex-SNCF). Les terres du Comte de Boigne sont alors rachetées par la ville et attribuées à l’office des HLM présidé par le fameux Jean-Baptiste CARRON( qui a donné son nom à la salle municipale). Dès lors, on embauche Laurent Chappis, un architecte urbaniste chambérien visionnaire qui concevra plus tard les stations de Courchevel, Méribel, Tignes… : c’est lui qui proposera le plan actuel du cœur du Biollay, avec d’abord les bâtiments en équerres de l’avenue Clémenceau en 1954, les “chenilles” en 1956 et le “peigne” en 1958. Ce sont ces grands bâtiments, très modernes pour l’époque, qui donnent son caractère très original au quartier, et lui vaudra d’être labelisé “Patrimoine Architectural du XXème siècle

Vue aérienne des “chenilles”

Dans ce nouveau quartier en plein développement, un “centre social” est crée en 1958 par la CAF dans les batiments de la Clairière. Ce centre proposera surtout des activités orienté jeunesse, ainsi que des cours d'”Arts ménager” pour apprendre aux jeunes maman à gérer leur foyer…

Bientôt, le quartier populaire du Biollay, où logaient d’abord des familles de cheminots et d’ouvriers des usines environnantes, s’enrichit de nouvelles communautés issues des quatres coins du monde : italiens, portugais, vietnamiens, algériens, marocains, tunisiens, nigeriens, ivoiriens, éthiopiens, arméniens, comoriens, turques et bien d’autres…

C’est dans ce contexte de diversification que la CAF décide de remettre les clés du centre social aux habitants du quartier pour une gouvernance plus autonome et locale : le 19 juin 1991 le centre social de la Clairière devient un association loi 1901. Son conseil d’administration sera désormais composé des habitants du quartier, de représentants associatifs et institutionnels, d’élus et de professionnels de l’animation. Le centre investit très vite les locaux actuels de la salle Jean-Bapstiste Carron sous le nom de CSAB : Centre Social et d’Animation du Biollay. C’était il y a maintenant plus de 30 ans.

Avec le temps, et tout en suivant l’évolution du quartier, le centre s’est développé et agrandi pour devenir la véritable pierre angulaire de la vie sociale au Biollay. Aujourd’hui le CSAB accueille autant les jeunes à partir de 11 ans, que les familles nombreuses et les seniors en pleine renaissance. Le centre propose a tous ces publics un large panel d’activités ludiques et pédagogiques, dans une optique d’éducation populaire. Une douzaine d’employés permanents y travaillent au quotidien, sous la supervision d’un conseil d’administration composé d’habitants bénévoles et d’autres associations et institutions de la ville.

Le “peigne” vue du ciel